mercredi 27 novembre 2019

Laeticia "la face cachée" découvrez des extraits du livre de son ancienne collaboratrice

Laeticia, la face cachée, découvrez des extraits du livre de son ancienne collaboratrice
Ex-agente artistique de l’épouse de Johnny, Laurence Favalelli publie un portrait intime et contrasté de celle qui divise autant qu’elle intrigue. Extraits exclusifs et saisissants.

 C’est le livre d’une femme qui a vécu l’inenvisageable : l’intimité des Hallyday. Six années au plus près de la plus grande star française et de sa dévouée Laeticia, jusqu’au crépuscule de l’idole. Et si les choses étaient un peu plus compliquées qu’elles n’en ont l’air ? Ange ou démon ? La question se pose pour ces deux enfants terribles. Laurence Favalelli entre au service des Hallyday en 2012, via Sébastien Farran, le manager de Johnny, puis elle devient l’agente artistique de Laeticia Hallyday. Un job chronophage qui emporte tout sur son passage : la promotion de la vie publique du couple se fera aux dépens de sa vie privée. Un peu malgré elle, la jeune femme est propulsée au coeur d’une matrice infernale où tout est surdimensionné : la célébrité, l’argent, l’ego, la solitude, les faux-semblants… Rien ne peut être tout à fait normal dans le sillage de l’immense rockeur. Au fil de ce récit, on découvre une Laeticia très contrastée, dévouée et despote, généreuse et marâtre, dans l’ombre et surexposée, aussi discrète qu’obsédée par son image. Avec finalement une impression de vacuité qui donne envie de la serrer dans nos bras. Au fond, « Laeticia H. » tire le portrait d’une fille qui cherche inlassablement sa place sur la photo, d’une brindille qui ne rompt jamais, d’une timide qui veut qu’on la regarde. Pas facile quand votre famille est un monument français ! Nous avons pu lire en exclusivité ce témoignage distancié qui ne fait pas les fonds de tiroir, s’arrête au seuil de la chambre à coucher, mais pourrait bien rester sur votre table de chevet.



« C’EST FINI. »


Le film se finissait, la télévision bourdonnait dans mes oreilles, je m’endormais sur le canapé quand mon téléphone portable a sonné. Hélène Darroze.
Trois mots.
« C’est fini. »
Elle a raccroché.
Tel un automate, j’ai reposé le téléphone sur le canapé, Ikel, mon compagnon, qui s’apprêtait à aller se coucher, est revenu sur ses pas pour me serrer longuement contre lui, j’ai pris le pull gris que j’avais enlevé et posé sur la chaise, je l’ai remis, j’ai enfilé ma veste, j’ai cherché les clés de la voiture, je suis allée réveiller ma mère qui était déjà au lit : « Il vient de mourir. » Et j’ai envoyé un message à Hélène à 22 h 34 : « Je pars maintenant. »
[…]
Laeticia est allongée sur le canapé et Hélène, tout contre elle, lui tient les mains. Elle pleure, fort, la poitrine saccadée, répète : « Ce n’est pas possible. » Face à eux, sur un autre canapé, Françoise, la mère de Laeticia, Jean-François Piège, le chef étoilé, et sa femme Élodie, grands amis des Hallyday, sont assis, médusés.
Derrière nous, de l’autre côté du vestibule, il y a le bureau où est installé Johnny depuis sa dernière hospitalisation. En entrant, je suis passée devant, j’ai vu que la porte était fermée. Impossible à présent de me retourner. Je ne veux rien voir tant j’ai peur de l’image.
Les pleurs de Laeticia, plus rauques, grossissent à mon oreille, ils enflent comme un roulement de cailloux dévalant la montagne. Son monde, ce qui la tenait depuis plus de vingt ans, vient de s’écrouler. Que puis-je faire ? Je suis pétrifiée. Je vais aller m’asseoir à côté d’elle et lui prendre la main, moi aussi. Je m’avance de quelques pas quand tout à coup Mamie Rock pousse un cri dans mon dos : « Mais donne-moi mon téléphone ! » […]
Ils ont pris le téléphone de la grand-mère [de Laeticia, ndlr] pour être sûrs qu’elle n’envoie aucun message comme elle le fait toujours, qu’il n’y ait aucune fuite. Johnny Hallyday vient de mourir et la France ne le sait pas, pas encore.

TELLEMENT MIMI
Ce matin du 2 décembre [2017, ndlr], le terminal 2E de l’aéroport de Roissy se remplit doucement, une foule internationale se presse aux abords des guichets d’enregistrement. Nous nous sommes donné rendez-vous là avec Laeticia, Sandrine, la secrétaire des Hallyday à Paris, Yaël Abrot, une amie photographe à ses heures que Laeticia emmène partout et qui la shoote partout où elle se trouve, et Mathieu César, un jeune photographe bourré de talent qui ne travaille qu’au Leica et dont les maisons de luxe s’arrachent les clichés.
[…]
[Arrivés à Ho Chi Minh-Ville], les portes de l’avion s’ouvrent, mon téléphone clignote en rafale. Des SMS de Mimi Marchand [papesse de la presse people] qui m’envoie des photos de nous à Roissy, prises par des paparazzis. Et m’écrit : « Ça y est, vous êtes partis ! » […]
C’est là que je comprends que leur présence n’était évidemment pas due au hasard. Je connaissais les liens de Laeticia avec Mimi Marchand, mais j’étais loin de m’imaginer ce degré-là. Au petit déjeuner, encore agacée, je montre les photos à Laeticia, qui fait mine de s’étonner. Moi : « Je ne vois pas l’intérêt des photos de nous dans le hall, c’est quoi le but ? » Elle hausse les épaules. Longtemps, j’ai eu des doutes parce qu’il y a toujours des paparazzis à Roissy, surtout aux embarquements VIP, c’est logique. Mais pour savoir que nous partions tôt ce matin-là au Vietnam, il fallait vraiment être informé. J’apprendrai aussi par la suite que Mimi a accès au logiciel de certaines compagnies qui lui donne les noms de ceux qui prennent tel billet pour tel voyage. Donc elle sait qui embarque en temps et en heure. Et sur quel numéro de siège. Incroyable Mimi.
[…]
Dès le premier matin, nous débarquons, un rien vaporeux après les dix heures de vol, à l’orphelinat de Go Vap, où La Bonne Étoile [l’association de Laeticia Hallyday] a notamment permis l’emploi d’un kiné à l’année. […] Dans l’une des salles à l’étage, à côté de celle où sont réunis les enfants hydrocéphales et où je n’ai pas le coeur d’entrer, Étienne, le kiné, est en train de manipuler sur un tapis au sol un gosse à la tête tordue à 90°. La musique d’ambiance et la lumière rosée m’apaisent un peu. Cette salle, c’est aussi La Bonne Étoile qui l’a financée pour stimuler les sens de ces enfants lourdement handicapés.
Laeticia dit quelques mots à Étienne, s’avance vers un petit garçon, s’accroupit, pose délicatement la main sur sa joue et sourit. Un sourire clair, immense. Laeticia ne se force pas, elle a un vrai don d’empathie. Le sourire s’étire. Yaël Abrot, à côté, n’a pas encore dégainé son appareil, elle vit l’instant. Laeticia la fusille du regard. Yaël se reprend et mitraille. Clic ! Clac ! Le directeur du centre lui parle, Laeticia demande aussi sec à voir la photo. Elle sera mise en ligne le soir même.
Yaël est là pour ça, Instagram, je le réalise. Mathieu César, qui, lui, est là pour un reportage, un vrai, observe de son coin la scène qui se réitérera tous les jours, plusieurs fois par jour. Et semble un peu désarmé par la vision des enfants malades, la situation. Malaise.
« Je ne comprends pas pourquoi Mathieu ne fait pas de photos », me pilonne Laeticia. Mathieu doit prendre ses marques, trouver sa place… Je fais le tampon, comme d’habitude. Au bout de deux jours, il n’a toujours pas dirigé son objectif sur elle, il déteste les poses, elle ne veut être prise qu’en posant. Je sens pointer le drame tandis que tous les soirs, au bord de la piscine du Sofitel Legend Metropole, ou bien le matin au petit déjeuner, un invariable rituel se répète. Le nez sur son téléphone, Laeticia passe et repasse en revue les photos de Yaël prises dans la journée, les retouche en usant de toutes ses applications, les commente, se les repasse encore, s’admire, se déteste.
« Ça ne va pas du tout, là, regarde l’oeil rond que ça me fait ! Ma Lolotte, laquelle tu préfères ? Celle-là est bien, non ? Tu mettrais quoi comme légende ? /– Je ne sais pas…/ Mais aide-moi ! Là… Du chaos naissent les étoiles… C’est bien, non ?/– Oui… »

PORTÉE AU NU
La piscine bordée de palmiers brille d’un éclat turquoise sous le soleil de LA. La journée penche doucement vers le soir, le canyon derrière baigne dans une lumière dorée. Sébastien [Farran, manager de Johnny, ndlr], Jean-Yves Le Fur [directeur de « Lui »] et moi, nous sommes sur la terrasse de bois. Nous avons finalement décidé de shooter chez les Hallyday. Difficile d’imaginer cadre plus sublime que celui de cette maison californienne donnant l’impression de surfer sur un canyon. Et déshabiller Laeticia sur la plage de Malibu nous aurait surtout fait prendre le risque de voir débarquer la police.
Encore fatiguée du voyage en avion, à présent enceinte de six mois de jumeaux, j’attends mollement sur un transat. Johnny est à l’intérieur, dans son bureau, en train de regarder un film sur son écran géant, au milieu des photos de famille, d’Elvis, de Michael Jackson et de ses livres sur le rock. Et Laeticia est là, devant nous, de l’eau jusqu’aux genoux, sur la deuxième marche de la piscine, cheveux courts, tirés vers l’arrière, effet mouillé. Elle pose. L’équipe de David Bellemere [le photographe] lui a donné une culotte chair comme ils le font régulièrement sur ce genre de shooting avant de la gommer à la retouche, elle n’a aucun problème avec le fait de l’enlever, ils ne le lui demandent pas. Elle attend que le photographe braque son objectif sur elle, mais il est en train de déplacer tous les transats du bord avec son technicien. Un boucan pas possible.
Dans mon dos, j’entends un raclement de gorge. Johnny arrive, en survêtement. Il me dévisage, une lueur de colère au fond des yeux. Je ne suis pas du tout à l’aise. Que va-t-il dire devant sa femme nue dans la piscine devant tous ces hommes ? Cent fois, j’ai préparé ma réponse dans ma tête. Johnny, c’est une stratégie, pour Laeticia. Elle est la femme de Johnny Hallyday, mais pas que. Femme fatale, épanouie et engagée. On la porte aux nues, au propre et au figuré. Tu vois ? Et là, il aurait souri, forcément.
« Ils vont me ranger les transats, j’espère ? – Euh… oui.
– Tu as regardé dans quel sens ils étaient ? – Euh… non.
– Il faut regarder, il faut qu’ils les remettent EXACTEMENT comme ils étaient. »



PÈRE ET IMPAIRS
La visite de Laura était annoncée depuis ce matin. Laeticia est occupée dans la cuisine pendant que Laura, là, devant moi, essaie de sourire. Gênée, je lui laisse ma place sur le canapé et rejoins Laeticia pour laisser entre eux le père et la fille.
Quelques minutes se passent et Laura nous rejoint, l’air un peu perdu.
« Il dort. »
Johnny ne dormait pas quand j’ai quitté Laura. Même à Laeticia, il a déjà fait le coup, faire semblant de s’endormir. Le silence s’épaissit dans la cuisine. Laeticia, le nez dans ses casseroles, ne regarde pas Laura, je me sens de plus en plus mal à l’aise. Sébastien, qui est là lui aussi, essaie de casser le froid et d’amener la conversation sur un autre sujet : le cannabis en guise de médecine alternative. « Ils ont fait des tests, ça marche mieux que des antidouleurs… »
Laura repartira comme elle est arrivée. Une fille qui part sans avoir parlé à son père. Je la regarderai s’éloigner le coeur éteint, comme une autre fois j’ai vu repartir David avec l’une de ses filles.
[…]
Quelques jours plus tard, il y a du monde autour de la table de la cuisine. Laeticia, David Khayat, Hélène Darroze, Caroline de Maigret, moi… C’est un déjeuner comme un autre, comme il y en a eu mille. La discussion, insensiblement, a roulé sur Laura et David. Elle a peut-être même pris naissance dans cette dernière visite de Laura. Je n’y ai pas prêté attention, je n’ai pas vu les lèvres de Laeticia se crisper un peu plus, elle qui est déjà à cran du matin au soir, et lâcher : « Ils ont raison d’être inquiets, ils n’auront rien ! »



SYLVIE, NATHALIE ET LES AUTRES
« Le combat est terminé. On ne peut plus rien faire. »
En sweat et jeans, face aux médecins, Laeticia, plus fragile que jamais, est médusée sur sa chaise.
[…]
Tout ce qui va suivre, dans cette partie de la clinique Bizet interdite même au personnel de l’hôpital, va se dérouler dans ma tête comme un enchaînement de rushes sans aucun montage, d’images qui se superposent et s’entrechoquent comme il y en a dans toutes les familles, précipités de douleur, de non-dits, de tragédies silencieuses : Laura et David, prévenus par Laeticia, arrivent le lendemain, on entend des pleurs, Laura dit à Laeticia qu’elle sera là, qu’elle restera avec elle et les filles, elle a besoin de fumer sur la terrasse. David dit à Laeticia qu’il va prévenir sa mère et qu’elle va sans doute venir. Laeticia, qui m’a toujours parlé d’une grosse brouille survenue entre Sylvie Vartan et Johnny des années auparavant, reçoit la nouvelle adossée au mur, je la sens prête à s’effondrer. Je ne sais pas si je dois rentrer chez moi ou pas, l’infirmière arrive pour lui dire de prendre quelque chose pour dormir, je lui dis « Prends-le, surtout » et je pars dans la soirée, le coeur à l’envers, laissant Laeticia allongée sur le lit, dans la chambre à côté de celle de Johnny. Sébastien y passera une partie de la nuit.
Le jour d’après, peu avant 9 heures. Je suis de retour et n’ai pas fermé l’oeil.« Viens dire bonjour à Johnny », me dit Laeticia. Johnny a le visage tourné vers la fenêtre, la masse de ses cheveux luisant dans un pâle soleil d’automne, les infirmières entrent, je m’éclipse. Nous sortons prendre un café dehors avec Sébastien. Quand nous remontons, David est là, Sylvie Vartan arrive. Sans un mot, elle passe droit devant nous, Sébastien, l’infirmière, la secrétaire de Khayat et moi, elle entre dans la chambre de Johnny. Et Nathalie Baye arrive peu après avec Laura. Je ne sais pas ce que les familles d’autrefois se sont dit, en présence de Laeticia assise dans un coin de la chambre. Durant un moment, la grande tribu des Hallyday s’est trouvée recomposée au chevet de la légende. Après la visite, Johnny, bouleversé, a dit à Sébastien : « J’ai cru que j’étais mort. »
Dans la semaine, nous avons déjà eu la bonne surprise d’apprendre tous les détails de l’hospitalisation de Johnny dans « Closer ». […] Sébastien et moi sommes partis en vrille à la lecture du magazine. Qui avait bien pu cafarder ?
Allô, Mimi ?
Mimi Marchand nous a dit que la taupe de « Closer » était une copine de Laeticia […]. Impossible à vérifier, mais cette fois, hors de question que la presse people s’empare de la sortie de la star sous un titre du genre « Johnny rentre pour mourir ». Nous convenons donc avec Mimi que le retour à la maison se fera en toute intimité. Et Mimi consent.
Le jour dit est un jour froid, gris. Il est encore tôt quand je monte dans la Mercedes de Johnny. Carl [le chauffeur de Laeticia, ndlr] est au volant. Dans notre sillage, une moto-taxi décolle – Sébastien, qui se fait passer pour un paparazzi ! Un leurre pour faire croire que le rocker est là… Loin derrière nous, trois ambulances sortiront en décalé de la clinique Bizet. […] Mimi tiendra parole, mais nous serons balancés par d’autres. Les images de la vidéosurveillance du parking de l’hôpital dans lesquelles on verra Laeticia monter dans l’ambulance se retrouveront dans « Closer », encore.



JACKIE KENNEDY
Un problème majeur est survenu : le cortège est revenu sur le tapis. J’ai appris que certaines des amies de Laeticia se verraient bien dans sa voiture, juste derrière celle de Johnny. Impossible, selon moi ! […] Je monte donc voir Laeticia dans sa chambre, elle est avec quelques-unes de ses amies. Et je la prends à partie.
« Laeticia, il faut parler de ta voiture, qui suivra celle de Johnny. »
Laeticia hoche doucement la tête.
« Donc on met qui dedans ? – Mes filles, ma grand-mère et… »
Laeticia pointe du doigt deux de ses amies présentes. Je tique.
C’est là que l’idée me traverse l’esprit.
« Laeticia, est-ce que je peux te parler seule ? » Nous nous retrouvons dans la salle de bains et là, un torrent de mots, des mots aussi instinctifs que saugrenus quand j’y repense, vient inonder son silence.
« En fait, il faut que tu sois seule avec tes filles dans la voiture. Au-delà de toute la souffrance qui est la tienne, il s’agit de toi, il ne s’agit plus que de toi, c’est ce qui va rester dans l’esprit des gens et c’est aussi ce qui va rester pour Jade et Joy. C’est comme Jackie Kennedy avec ses enfants aux obsèques de son mari. Évidemment, elle a orchestré un peu la scène, John-John qui fait le salut à son père, mais c’est aussi ça, ces moments-là, qui ont fait Jackie Kennedy. » Laeticia ne dit rien, mais sa prunelle s’embue. Je viens de faire vibrer quelque chose en elle.



LE JEU DES PAPARAZZIS
Un après-midi, alors que nous nous promenons dans Malibu pour acheter un cadeau d’anniversaire à Omar Sy, nous sortons de la boutique Zadig et Voltaire avec un paquet et elle me dit : « Tiens, prends le sac, je ne veux pas qu’on me prenne en photo avec. » Elle ne peut pas faire du shopping alors qu’elle est en deuil. Sur le trottoir, j’en reste bouche bée. Dans la presse, on lit que Laeticia ne sort plus, vit recluse, n’a plus envie de rien. Dans la maison de Pacific Palisades, quand j’y suis, tous les jours ou presque arrivent des vêtements, des chaussures de marque. Comme avant, Laeticia poursuit ses achats, simplement elle ne va plus les chercher elle-même. Chez Elyse Walker [une boutique de luxe multi-marques, ndlr], elle repère des choses qui lui plaisent, elle le dit à sa copine Molly la vendeuse, mais désormais, elle se fait livrer. Les paparazzis, c’est vrai, ne la quittent plus. Ils attendent même devant la maison, dans leur voiture. Ils sont là parce qu’ils veulent voir comment la veuve de Johnny reprend ses marques, parce qu’il faut continuer à vendre l’histoire. L’un des photographes est à Mimi Marchand, qui me le confirme, l’autre est un Américain qui « fait » les Français aux États-Unis. […]. Un jour […], nous parvenons à semer les paparazzis, qui n’enfreignent jamais le code de la route aux États-Unis. Nous allons prendre un verre dans un bar en rooftop, l’atmosphère se détend, puis Laeticia en a assez, nous redescendons. Les types sont revenus. Ils nous attendent en bas.



SEULE EN SCÈNE
Laeticia n’a encore jamais été sur ce fauteuil, elle n’a jamais fait de JT pour parler d’elle, elle y a toujours accompagné Johnny. Cette fois, c’est elle que l’on veut, elle dont on attend la parole. Et cette fois, nous n’avons pas eu les questions. Une semaine auparavant, Anne-Claire Coudray était passée dans les bureaux de Sébastien pour échanger avec Laeticia, la rassurer, évoquer les sujets qu’elle souhaitait aborder, mais elle ne lui a pas donné les questions. Certaines seront coupées au montage. Parce qu’elles n’ont pas été comprises ou que la réponse n’existait pas. La télévision. Mais rien ne sera caché.
Dans la loge, en sortant de l’interview, Laeticia a le sourire. Pierre Rambaldi [mari d’une proche de Laeticia, ndlr] vient la voir, les mains levées : « Bravo, ma Laeti d’amour, on a bien bossé, l’interview est forte, tu as fait ce qu’il y avait à faire, c’est bien ! » Amen. La maison de disques, Mimi Marchand, DGM, tout le monde est là autour d’elle. Les mots me parviennent comme de la neige tombant en poussière sur un sol d’hiver, je n’ai plus d’énergie, plus de croyance, dans la voiture qui nous ramène à Marnes-la-Coquette, j’ai arrêté de penser. Là-bas, nous montons dans la chambre, Laeticia allume la télévision. BFM est sur le sujet, TF1 déroule son JT, Laeticia arrivera à la fin. Tendue, elle me dit qu’elle ne peut pas se voir, m’envoie en bas la regarder dans le salon. Les filles sont là, elles aussi. Voilà, c’est fini. Laeticia Hallyday a livré sa vérité. L’interview est mieux que dans mon imagination et nous sommes attendues à la Jòia, le restaurant d’Hélène Darroze, pour fêter ça, le lancement de l’album la veille à minuit, les ventes, extraordinaires, déjà. Nous serons en retard. Le téléphone n’arrête pas de sonner.



CHASSEZ LE NATUREL
Olivier Royant [directeur de la rédaction de « Paris Match », ndlr] et Laeticia s’installent dans le bureau de Johnny, où rien n’a bougé, ses guitares, ses photos, ses lunettes. Laeticia a le regard brouillé, mais avec le patron de « Match », un homme intelligent, aimable, elle se sent en confiance et le JT l’a remise en selle. Les questions s’enchaînent, sans surprise. Laeticia explique qu’elle continue à lutter pour ne pas sombrer, veut « remettre l’église au milieu du village », revient sur la rencontre de « deux âmes cabossées par la vie », raconte qu’elle a « beaucoup pardonné pour essayer d’élever [sa] conscience par rapport aux traumatismes de [son] enfance », Olivier Royant la relance sur la maladie… J’ai un voile sur les yeux, je dois me prendre un café, je me déplace vers la cuisine […]. Et tout à coup, j’entends Olivier Royant : « Les photos, qu’est-ce qu’on a ? » Aussitôt, Mimi dégaine un dossier de feuilles A4 avec les tirages des photos prises à Los Angeles par Dimitri Coste. […]
Certaines photos ne me vont pas, par habitude, je sais que Laeticia n’aime pas certains profils ou se trouve trop maigre, je les retire de la table. Laeticia, qui les découvre, s’enthousiasme, au contraire :
« Oh elle est géniale cette photo, je ne l’avais jamais vue, non, remets-la dans la sélection ! » L’euphorie de l’après-JT ne trompe pas. Nous savons tous qu’elle ne dure jamais longtemps.
[…]
Le lendemain, à la veille du départ de Laeticia, nous sommes tous invités à un brunch à Marnes. […] Quand j’arrive, une vingtaine de personnes sont déjà là et attendent sur la terrasse. Laeticia est dans sa chambre, elle descendra au bout d’une heure et demie. Et tout à coup, je vois arriver Dimitri avec un sac à dos.
« Tu t’installes ici ? – Non, j’ai pris mon ordinateur pour les retouches. » Un vent de panique s’empare de moi : « Mais tu comptes les faire quand ? – Là, je vais me mettre dans un coin. – Tu as conscience que tout le monde va regarder ? » Je pressens le pire. On me le racontera, parce que ce jour-là, je vais m’échapper avant la fin. En somme, Dimitri a ouvert ses photos non retouchées, a priori, tout le monde s’est mis autour de la table et Laeticia est entrée en transe : elle n’avait jamais vu ces photos, je l’avais trahie, Dimitri était nul… Elle a littéralement dégoupillé. Une amie de Laeticia et témoin de la scène me dira son effarement devant son visage, un masque de haine, une « mise à mort ». Pour des photos non retouchées. Je l’avais déjà vue faire pour d’autres. Cette fois, c’était mon tour.
EXCLU. Laeticia Hallyday, la face cachée : découvrez des extraits du livre de son ancienne collaboratrice
& ldquo; Họ có quyền lo lắng & nbsp;: câu nói đáng sợ đó của Laeticia Hallyday đối với David và Laura






















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